Le futur Dumouriez fut condamné à purger une peine à la Bastille (pour avoir détourné des fonds destinés à ses missions d'agent secret). Il raconte ses conditions d'incarcération : << son nouvel appartement avait une antichambre, c'était une fort belle pièce de 26 pieds de long et 18 de large avec une fort belle cheminée >>.
Pour le "confort" des prisonniers, le personnel de la prison comporte pas moins de << quatre cuisiniers, un commissaire chargé de fournir des vêtements, deux couturières, deux blanchisseuses, deux femmes de chambre, un médecin, un chirurgien, un confesseur, un vicaire >> sans compter leurs propres valets de chambre (qu'ils pouvaient enfermer avec eux). En 1788, la Bastille se dote même d'un billard. Simon Linguet, dans ses "Mémoires sur la Bastille" (1783), a beau se plaindre des conditions de détention, un barbier vient lui couper les cheveux et les ongles, sa table est particulièrement soignée et son vin de qualité...
Néanmoins, les conditions dépendent de l'origine du détenu : les plus pauvres sont appelés les << pailleux >> car on les faisait vivre sur une paille changée seulement tous les mois.